1) Le départ et la compréhension du parcours dans les 3 minutes de la procédure

Un bon départ n’est pas forcément le gage d’une bonne place à l’arrivée, par contre un mauvais départ dans une flotte monotype ACC de bon niveau est l’assurance d’une arrivée en queue de peloton ?.

Dès la procédure ouverte, vous allez devoir trouver le neutre de la course, le côté favorable de la ligne et les caps des différents bords depuis la bouée de près jusqu’à la ligne d’arrivée.

Le Neutre de la course :
Petit rappel : le neutre est le cap (HDG ou heading ou gisement de la bouée au vent) mesuré depuis le milieu de la ligne de départ et sur la ligne de départ, à la marque au vent.
Lorsque le TWD (direction variable du vent) sera au dessus du neutre, il faudra être tribord amure pour allez au plus court à la bouée au vent. Au dessous,  il faudra être bâbord amure. Votre œil sera rivé sur le TWD et vous comparerez constamment les bascules pour savoir s’il faut virer ou non.
Exemple neutre mesuré 250, si le vent réel passe de  TWD=250 à 260, il faut se mettre tribord amure, si le vent réel bascule TWD=240, bâbord amure.
Avec la gestion des bascules aléatoires des parcours Nadéo, vous comprendrez qu’il faut que la mesure du neutre soit très précise, car à 1 ou 2° près, vous pouvez décider la mauvaise amure à suivre et c’est souvent cela qui fait la différence entre un peloton serré de tête et le reste de la flotte qui se fait larguer régulièrement, au près puis au portant!
La marque au vent est d’habitude la bouée mouillée au vent, mais il arrive que la cote oblige un évitement avant de pointer sur la bouée au vent. Il faut alors introduire la notion de 2 neutres différents pour les bords de près. La pointe dégagée, on montera sur la marque avec le deuxième neutre mesuré comme expliqué durant la procédure.
Le neutre de la course reste bien celui défini plus haut s’il est parallèle au bord de vent arrière.

A)    Comment prendre précisément le neutre ?
Dès votre bateau sur l’eau, allez au plus vite en milieu de ligne, sous la ligne. Arrivé à ce point, mettez vous face au vent, camera assez dé-zoomée (Bateau dont la taille fait environ 1/10 de la hauteur de votre écran), assurez vous en balançant votre bateau  sous le cap de la marque puis au dessus que vous êtes bien dans l’axe de la marque, et revenez lentement sur le cap de la bouée. Notez le HDG à ce stade, vous en aurez besoin pour les près et les vents arrière durant toute la régate. Cette manœuvre est à faire lentement pour être précise, il faut être dégagé de ses concurrents pour ne pas gêner en cours de procédure, aussi n’hésitez pas, même si on est dans les 3 min, à monter bout au vent au dessus de la ligne, il n’y a jamais grand monde  de ce côté ….
Si vous êtes en retard ou sans place dégagée sur la ligne pour faire cette mesure, vous pouvez la faire à la bouée de départ ou au bateau jury. Dans ce cas, compte tenu des longueurs moyennes courantes des lignes en flotte  ACC, vous retrancherez  5° à la bouée ligne, et rajouterez 5° au bateau jury à votre mesure tardive du neutre. Si vous la faites au 1/ 3 ou 2/3 de la ligne, interpolez!. (2,5°)

B)    Comment voir le côté favorable de la ligne ?
Il y a 2 méthodes, celle propre aux moyens mis à votre disposition par le jeu lui-même (Regarder au radar avec le zoom adéquat en retirant toute parallaxe,  cela demeure intuitif et nécessite pas mal de pratique), et la classique qui consiste à faire une visée. Celle-ci est moins rapide que l’usage du radar,  mais très réalisable avant la minute d’une procédure courte de 3 min.
Mettez votre ACC juste sur la ligne (facile puisque tracée avant la minute) et visez soit la bouée de ligne soit le jury selon que vous descendez tribord ou remontez bâbord. Notez ce cap. Faites mentalement (ou avec une calculette si vos neurones ont déjà atteints un degré de dégradation certain) la soustraction Neutre -90°. Si la visée sur la descente de la ligne est inférieure à ce résultat, la ligne est favorable au jury. Lycée de Versailles si la visée est supérieure.

C)    Les caps des différents bords du parcours :
Sur des parcours bien ficelés, qu’ils soient olympique triangle ou banane, le portant est parallèle au près et vous serez à l’aise avec votre neutre bien mesuré au départ… Sur d’autres, vous aurez quelques degrés de décalage entre le près et le portant, aussi c’est très important de l’estimer dès le départ, de façon à savoir sur quel bord se jeter dès le passage de la marque au vent ou sous le vent , et avoir une tactique très anticipée et cadrée (Théorie de la distance la plus courte) « Quand chacun sait où il va les courses sont plus fluides …… »
Pour mesurer ces écarts, si vous n’avez  pu disposer de la carte avant le départ pour faire des mesures « in situ », il faut travailler avec le radar et y estimer l’angle éventuel entre le près et le portant.
Si vous estimez 5° par exemple cet écart, il faudra ajouter ou retirer ces 5° à votre neutre mesuré sur la ligne, sans vous tromper de sens ?, et appliquer ce nouveau neutre au portant pour choisir les amures optimales en fonction des oscillations du vent réel durant la course.(Même interprétation du neutre/vent réel qu’au près, sauf que les mesures s’inversent… Cf Niveau 2)
Pour des parcours type course au large ou côtiers c’est plus délicat de voir les caps sur le radar, seul un parcours à blanc préalable permettra un grande précision dans le relevé des caps. (C’est très important pour en anticiper le TWA, et par conséquent envoyer trop tôt ou trop tard le spi (Cf 2, vitesse de l’ACC)

D)  Le départ !
Vous avez en poche (ou en tête ?)  le côté favorable de la ligne, le neutre, votre tactique pour le parcours. (A ce stade nous n’avons pas parlé de l’analyse du courant éventuel qui devrait s’y rajouter).
Si la ligne est franchement favorable à la bouée ou au jury, cela vaut la peine de vous y faire une place et de risquer des rayures sur votre gelcoat.  Si par contre, il y a moins de 5° favorables au jury, la sagesse veut que vous laissiez les toutfous casser leur ACC sur le jury et partiez plus lancé dans le tiers doit de la ligne… Lycée de Versailles pour une ligne moins de 5° favorable bouée, partez tiers gauche de la ligne pleine vitesse.
NB : un départ très favorable bouée sera risqué en cas de bascule favorable bâbord amure. En effet les tribords partis au jury ou en milieu de ligne tenteront de vous contrôler et maintiendront le tribord pour vous virer dessus.
A ce stade il faut avoir une bonne connaissance de la durée des bascules de la map pour faire un choix statistiquement étayé. (Rappel : si la map est ouverte, c.a.d sans mot de passe, vous pouvez y
lire la durée et l’amplitude des bascules. Par contre cela ne change rien au degré aléatoire des répétitions de ces bascules intégré dans le jeu Nadéo.)

2)    La vitesse de l’ACC

Les polaires vont été communiquées dans le niveau 2, de façon à toujours avoir une vitesse cible idéale à atteindre selon la force du vent, sa direction et vos voiles.

Vous avez pu travailler les polaires de près et les polaires de portant. Je reviens sur ce tableau, pour insister sur la dernière colonne qui permet à des joueurs inexpérimentés de ne pas se faire passer bêtement et de connaître tout de suite les allures auxquelles ils peuvent envoyer le spi.
La colonne SPI MIN chiffres en rouge vous dit en fait à quel TWA vous pouvez envoyer votre spi selon la force du vent.

Le bord de portant pointu : Spi ou pas Spi ?
Un petit rappel de « aller plus vite en ACC niveau 2 »,  à propos de la décision à prendre lorsqu’il manque moins de 20° de TWA pour faire le bord sous spi : devez vous envoyer puis faire du foc sur la fin du bord ou rester sous foc ?
Reformulé d’une autre manière je dirais que jusqu’à 20° manquant (SPIMIN – TWA) et avec un vent faible à médium plus un bord long, j’enverrai le spi puis ferai la marque sous génois en final.

3)    Tactique de base

Les bons zoom pour les bonnes observations :
Tout au long d’un parcours il vous faut observer et réfléchir à ce que vous devrez faire à la prochaine marque. Pour le départ lui-même reportez vous au D) de la page précédente.
Pour la suite, il faut régler tip top les  zoom de votre radar et de votre caméra bateau. Pourquoi ? Parce que vous devez regarder la flotte tout entière, les mouvements des autres ACC, les options prises par vos adversaires.
Pour le radar, je m’efforce de voir au minimum les bateaux les plus extrêmes des 2 côtés du plan d’eau. De cette façon on peut avec un regard global sans avoir besoin de toucher à sa caméra bateau.
Pour la caméra bateau, je la règle avec un peu d’altitude (100 m ou 5 longueurs d’ACC environ), dans l’axe du cap de mon bateau, en arrière. En fait mon bateau ne dépasse jamais 1/10ème de la hauteur de mon écran. Dans cette position, on voit les bateaux proches, on voit la gite de votre ACC, et on voit la marque à venir. Le zoom de cette caméra ne sera actionné que lors de passages délicats de marques et ou la proximité de concurrents.
La tactique issue de l’observation :
Marque au vent : vous aurez noté si on doit la laisser babord ou tribord selon la couleur de la flèche qui la surplombe. La question est de choisir si vous la passerez tribord amure ou babord amure…. Si, en suivant les bascules du vent au près vous vous trouvez à passer la bouée tribord amure, no problem. Si, par contre, vous vous retrouvez  sous la bouée, la solution la meilleure d’un point de vue distance serait de la passer raz babord amure. Si vous êtes en tête de plusieurs longueurs ou si la flotte de tête qui passera la bouée tribord amure est relativement espacée, il faut tenter la bouée babord, quitte à croiser serré entre 2 ACC. Si le peloton tribord est groupé  et de bon niveau, abandonnez cette tactique et ne tardez pas à passer  derrière les paquets en abattant.
Dog leg :
Sur ce petit bord on visera à se placer entre la marque et les concurrents avec qui l’on a bonne chance de s’engager selon les règles. Exception : si, sur le bord de spi à suivre, le neutre vous fait envoyer le spi sans empanner, il faut rester à l’extérieur de la bouée, vous contrôlerez ainsi vos adversaires jusqu’à la prochaine bascule.

Bord de spi :
On tentera d’être sur le bon bord (selon les bascules du vent et le neutre) et de contrôler voir déventer les adversaires devant. Là, c’est un jeu d’échec ou il faut toujours avoir un coup d’avance.
Bord de près : regarder où est la flotte sous spi que vous allez devoir croiser en remontant, cela va conditionner l’amure sur laquelle vous serez obligé de rester après votre affalage de spi. Pour ce qui est d’arriver tribord amure sous spi ou babord amure à la marque sous le vent, le raisonnement à suivre est équivalent à celui énoncé dans le paragraphe « marque au vent ».
Ligne d’arrivée : regarder si la ligne est favorable à gauche ou à droite de façon à parcourir le minimum de distance. (Pour cela utiliser la méthode du radar avec zoom et correction de paralaxe déjà présentée en B))

A suivre niveau 4….